Les biscuits, le thé et la nature du Bhakti

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Les biscuits, le thé et la nature du Bhakti

Le Bhakti Yoga nous amène dans le monde du mystère, un royaume où les qualités disséquantes et discernantes de l’intellect sont impuissantes à côté du vaste océan des sentiments. Pour la plupart des pratiquants, le but du Yoga est l’union, l’unité avec le Suprême.

Mais dans le Bhakti Yoga nous ne pensons pas au but, nous ne faisons que pleurer, rire, pleurer, chanter et danser avec notre Bien-aimé.

Bhakti est une question de relation, notre histoire d’amour orageuse avec Dieu. Et Bhakti est une question d’abandon, abandonner notre cœur personnel dans le Grand Cœur, offrir notre volonté et tous nos efforts et actions à cette vaste Conscience, à Dieu. « Ce n’est pas ma volonté, mais ta volonté qui sera faite. »

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Dans les lieux saints de l’Inde, villes et villages imprégnés de dévotion, la magie est quotidienne. La perception change comme des nuages qui traversent le soleil.

Quand l’odeur du nom de Dieu se répand dans une rue de village, nous pouvons soudain nous retrouver sur les anciens pas de Ram et Sita, ou Hanuman, ou Radha et Krishna…

Tout au long de la journée, nous entendons des cloches sonner, des mantras sonner de chaque porte, des kirtans jaillir des haut-parleurs primitifs.

On sent l’encens et les offrandes de fleurs. Nous apercevons des dieux et des déesses à chaque coin de rue. Faire un pèlerinage aux sanctuaires sacrés est une invitation au souffle mystique du Bhakti.

L’ancien village de Vrindavan, la ville qui abritait le jeune Seigneur Krishna et son bien-aimé Radha, est l’un de ces grands sanctuaires, empreint de culte.

Les lignes entre le passé et le présent, l’astral et le concret, sont très fines, et les pèlerins viennent de toute l’Inde pour partager le nectar de Rasa, ou émotion divine, qui colore la ville.

Lorsque j’ai visité Vrindavan pour la première fois en 1971, j’ai été absolument stupéfait par la quantité de temples vivants.

Il semblait que littéralement tous les autres bâtiments étaient un sanctuaire sacré, et le son des noms de Dieu résonnait de mur en mur, de rue en rue, de ruelle en ruelle et de temple archaïque en ruine.

Un jour, je marchais le long de Parikrama Road, un chemin qui contourne le village. Les dévots marchent sur ce chemin poussiéreux (environ 5 miles) comme un acte d’adoration, se sentant comme Radha, entourant le corps de son amant, Krishna.

En marchant autour de Parikrama vous voyez l’Inde ancienne, des prêtres chantant les Védas, des pèlerins pleurant, des sadhus rassemblés autour de leurs « dhunis » se balançant au rythme d’un chant kirtan, des paons, des vaches, etc…

Je faisais cette promenade chaque matin avant le lever du soleil, pour avoir mon premier chai de la journée à regarder le sang rouge se lever sur le fleuve Yamuna.

Alors que le soleil montait dans le ciel, mon cœur ne cessait de fondre aux cris passionnés de « Radhe » ou « Hare Krishna » qui résonnaient dans l’air embrumé du matin.

Ce jour-là, alors que je m’éloignais de la rivière, j’ai entendu un bruit horrible. Un jeune sadhu, couvert de pâte blanche et portant un simple tissu autour de la taille, était assis sur un petit mur de pierre, frappant des cymbales ensemble et criant « Radhe Shyam Radhe Shyam Radhe Shyam Radhe Radhe Shyam » à plein poumons.

Instantanément, mon « shanti » a été brisé. Les cymbales semblaient plus fortes que les concerts de rock que j’avais laissés chez moi aux Etats-Unis. Et sa voix râpeuse était comme du papier de verre à l’intérieur de mon cerveau. Où était l’Inde bienheureuse que j’aimais ?

Je me suis dépêché de marcher et j’ai essayé de le dépasser sans me faire remarquer. Mais juste à ce moment-là, un vieil homme en robe orange, courbé avec l’âge, portant de longs dreadlocks, sortit de la petite hutte à côté du chemin.

Le jeune sadhu devint étonnamment silencieux lorsque son ancien gourou m’offrit du thé et des biscuits. Nous nous sommes assis et avons siroté le chai fumant, regardant les brillants perroquets d’émeraude voler d’arbre en arbre, plongeant dans une méditation profonde et céleste, écoutant les lointaines tensions du kirtan flottant sur le vent doux. Quelle paix….

Mais, comme toutes choses doivent passer, le chai était fini, les biscuits avaient disparu, et le vieil homme m’a renvoyé avec un doux sourire. J’ai farfouillé, touché ses pieds anciens et craquelés et j’ai continué ma marche. C’est à ce moment-là que le vacarme a recommencé. CLANG CLANG CLANG CLANG CLANG CLANG CLANG CLANG !!!!! Les horribles cymbales !!!!! La voix rauque et hurlante !!!!!

Oh mon Dieu, à quelle vitesse ma paix intérieure a disparu…

Mais alors que je me retournais pour un dernier regard peiné, la magie est descendue. Ce vieil homme, qui semblait à peine capable de marcher, dansait dans l’entrée de sa hutte. Soudain, son corps tordu se remplit de la grâce et de la beauté d’une jeune fille.

Ses hanches délicates et balancées, son sourire béatifié, ses cheveux longs et fluides, le vieux sadhu s’était transformé en Radha, la déesse de l’amour ! Et pour compléter le mystérieux changement de conscience, le kirtan du jeune sadhu était maintenant le son des anges chantant.

Ses terribles cymbales s’étaient transformées en un orchestre divin de cloches et de carillons. Mon cœur s’est arrêté de battre, des larmes ont jailli de mes yeux. Voici Radha Rani, dansant son amour pour Krishna, au milieu des jardins de Vrindavan……

Quand il semblait que le monde finirait dans une extase d’amour, le vieil homme est simplement entré à l’intérieur, me laissant à la chaleur et à la poussière, et à la chanson cacophonique du sadhu. Mais mon esprit était calme et mon cœur était plein pendant que je poursuivais mon chemin.

On m’avait encore rappelé de voir au-delà de la réalité de surface ce qui est caché, de faire confiance aux perceptions du cœur avant celles de l’esprit qui juge. On m’avait donné quelques gouttes de grâce du vaste océan du Bhakti.

Cet article a été publié à l’origine sur artoflivingretreatcenter.org/blog. Il a été traduit par mes soins avec leur permission.

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